Cette playlist retrace une petite histoire de la naissance du tout premier anglais, Psyché. Dès les années 1630, les ingrédients de l'opéra s'imiscent dans le répertoire anglais avec des songs plaintifs (1), d'autres emportés (2), des petites scènes de quelques minutes retraçant un épisode de la mythologie (4), des choeurs dramatiques (5-6), et bientot de grands airs accompagnés (7). Enfin, de tous ces ingrédients, sur le modèle français (et un peu italien tout de même), Matthew Locke fait apparaitre la recette de l'opéra anglais ! On y trouve des pîèces instrumentales qui n'ont rien à envier à celles des ballets de cour français et aux ouvertures de Lully (8, 12), des scènes délicates jouant sur l’espace (9), de grandes scènes très visuelles comme celle du Prêtre préparant le sacrifice de Psyché devant son peuple (10-11 ), la roue de Tantale aux Enfers au milieu des furies (12-13), ou encore la douceur du paradis avec trois Elysean lovers dont l’amour est autant souffrance que douceur (15). Le faste des grands ensembles souligne également le sens du grand divertissement qui doit réjouir la cour (16). Et tout cela en gardant un goût pour les dissonances, les contrepoints subtils que ni les Français ni les Italiens ne leur enlèvent. Il n’y aucun doute : ce premier opéra est bien né de l’autre côté de la Manche !