Motets de jeunesse de Lalande · théâtre de Caen
18.02.21 ___ 20:00
Théâtre de Caen, Caen
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Michel-Richard de Lalande – Cantique quatrième sur le bonheur des Justes et des Réprouvés
Charles d’Helfer – Missa sex Vocum
Michel-Richard de Lalande – Miserere mei
Michel-Richard de Lalande – Veni Creator Spiritus
Michel-Richard de Lalande – La Grande Pièce Royale
Michel-Richard de Lalande – Dies Irae
Après la carrière étincelante de Lully à la cour du Roi-Soleil, l’année 1687 marque un grand tournant pour la musique de la cour de France. Lully vient de mourir, laissant derrière lui des admirateurs fervents et des disciples fascinés : le monopole du Florentin sur la musique française paralysera la vie musicale, notamment l’opéra pour de nombreuses années. Bien qu’il ait été sous le charme de la musique de Lully, Louis XIV n’aura pas pour autant totalement cédé aux demandes monopolistiques de son compositeur. Ainsi en 1683, le roi lui-même instaure un concours de recrutement de nouveaux musiciens pour sa chapelle : les plus brillants compositeurs du royaume y participent (dont Marc- Antoine Charpentier). Le roi tranche : « C’est Lalande que je choisis ». Ainsi, le jeune Michel-Richard De Lalande de 26 ans, fils de tailleur formé à la maîtrise de St Germain l’Auxerrois, prend place au milieu de ce monde musical de la cour, avec la bénédiction de Lully. Au fil des ans, à partir de la mort de Lully, il gagne encore davantage l’estime de Louis XIV finissant par obtenir toutes les charges de la musique de la cour.
Durant les premières années de sa carrière versaillaise, il constitue un répertoire de grands motets qui deviendront des modèles pour l’Europe, mais aussi des succès favoris du roi, de la cour : conçues dans le cadre très institutionnel et très richement pourvu de la chapelle royale, ces oeuvres connaîtront également un franc succès auprès du public, puisqu’ils figureront au programme du Concert spirituel, société privée d’organisation de concerts à Paris, pendant de longues années. Ainsi nées dans le giron royal, ces oeuvres ont connu une postérité et un succès générant une vie économique importante pendant des décennies après la mort du compositeur en 1726. Après sa mort, sa veuve obtiendra d’ailleurs un privilège royal de Louis XV pour éditer l’intégralité des motets. Leur succès dépasse également les frontières : ils sont joués et adulés dans toute l’Europe.
Lalande qui a tant produit dans ses années de jeunesse n’éprouve pas tant le besoin de poursuivre sur cette dynamique, que de remettre sur l’ouvrage chacune des oeuvres qu’il a conçues dans sa jeunesse, les remodelant (parfois en profondeur) jusqu’à sa mort. De fait, on ne connaît aujourd’hui quasiment que l’état ultime de ces compositions. Pour ce programme, il a été choisi de revenir à la source et de retrouver les versions originales de ces grands motets, et de comprendre ainsi l’inspiration originale de ce prodige de la fin du Grand Siècle tout comme ce qui a captivé l’oreille de Louis XIV !
Informations pratiques et réservations : théâtre de Caen
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