ensemble Correspondances ©Victoire Andrieux
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Le ven. 17 Oct 2025 20:00

Théâtre de Caen

Gala Rameau

Billetterie

Après avoir sillonné le XVIIe siècle depuis de nombreuses années, s’être rapproché du XVIIIe par l’angle du sacré avec Lalande et Campra, Correspondances avance cette fois sur les plates bandes de la personnalité la plus emblématique de l’art lyrique des Lumières : Jean-Philippe Rameau. Mieux vaut tard que jamais : c’est également ce que s’est dit Rameau quand il aborde ce genre de la tragédie en musique pour la première fois. Il a alors 50 ans, et crée à l’académie Royal de musique de Paris son premier opéra. Tout était en germe depuis des années dans cet esprit hautement créatif et s’il a attendu l’occasion de se lancer, ce n’est pas sans avoir préparé au fil des décennies précédentes tous les éléments d’un langage résolument nouveau. Ses recherches théoriques de premier plan, dans la veine du travail des Encyclopédistes, mais aussi ses oeuvres religieuses, pour clavecin, pour les salons annoncent l’Oeuvre à venir, avec le soutien d’un mécène conquis. 

En 1733 donc, l’Opéra de Paris découvre Hippolyte & Aricie de M. Rameau. Le succès est précédé par une vague de surprise : on se demande comment autant d’idées peuvent être contenues dans un seul opéra. Il faudra aux premiers détracteurs probablement y assister plusieurs soirs de suite pour appréhender toute cette matière musicale, d’une richesse alors inouïe… Ce lancement tardif marque un coup de tonnerre, donne lieu à d’innombrables querelles (auxquelles Rameau lui-même prête participation, hautement polémique comme il aime être) mais finalement impose le musicien dijonnais au centre du jeu. Les années qui suivent marquent des succès en série : Castor et Pollux, Dardanus, Les Indes Galantes ou Dardanus amènent le public de l’opéra dans un monde nouveau : celui d’une musique intense, riche et opulente, d’un orchestre aux milles couleurs, et d’un sens de la danse jusqu’alors inconnu. 

Ce programme vogue au travers des ces premiers opéras de Rameau avec le même fil conducteur qui a animé le compositeur en son temps : servir les voix, composer pour mettre en valeur les grands chanteurs de son entourage.