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Le Sacre de Louis XIV

Après une enfance marquée par la mort de son père, les troubles politiques du royaume, l’autorité de sa mère espagnole, la présence paternelle d’un ministre italien digne héritier de Machiavel, la faim, le froid et la guerre civile, le 7 juin 1654 en la cathédrale de Reims, Louis Dieudonné de Bourbon est sacré roi de France.

Reims accueille cette cérémonie avec tout le faste possible : on rénove d’urgence les rues, on prépare des logements pour la grande assemblée qui s’annonce, on restaure des ponts, on achemine toutes sortes de victuailles, de meubles, de tapisseries… Reims sera pour quelques jours le centre d’un royaume qui se reconstruit autour du jeune roi de 16 ans.

Le cérémonial est impressionnant comme pouvait l’être celui d’un théâtre, la cathédrale de Reims est apprêtée de tapisseries, tapis, tribunes, et d’un trône sur le jubé ; tous les grands du royaume de France, mais aussi les souverains d’Europe, sont présents et dès l’aube installés à leur place. Tous avaient en tête ce Ballet royal de la Nuit, en février 1653, dont la splendeur inouïe avait consacré « le plus grand roi du monde » dans les esprits. À ce couronnement symbolique et profane, répond maintenant ce véritable sacre devant Dieu : les ors, les machines et les costumes laissent place à la mise en scène du trône, de la somptueuse couronne, de l’hermine, du sceptre et de la main de justice, aux processions des plus prestigieux personnages du royaume, accompagnés de volées de cloches et de sonneries de hautbois.

Si rien n’indique quelles furent les musiques précisément jouées à cette occasion, on peut retracer au fil d’une minutieuse enquête un grand nombre d’indices : le déroulement de la cérémonie, les textes chantés, les différents corps de musique présents, les instruments mobilisés, le nombre des interprètes, leur emplacement dans la cathédrale et les types de musique.

En croisant toutes ces informations, issues principalement de toutes les relations faites par les contemporains, officielles ou non, parfois extrêmement détaillées, avec les sources musicales de ce temps, notamment le Manuscrit Deslauriers et le Manuscrit de Tours, nous proposons aujourd’hui, avec l’aide précieuse du musicologue Thomas Leconte, un sacre de Louis XIV en musique, ouvrant les oreilles du mélomane du XXIè siècle sur des trésors de polyphonies des temps passés.

Avec la collaboration de Thomas Leconte, Centre de musique baroque de Versailles (pôle recherche du CMBV, équipe du CESR – UMR7323).

Avec le soutien du Centre de musique baroque de Versailles.

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