C’est un théâtre « à la bougie » d’une autre manière, qui ne doit rien a priori à la gestuelle baroque dont il sert la musique : le magnifique répertoire d’un XVIIe siècle anglais défendu par Sébastien Daucé, ses musiciens de l’ensemble Correspondances, et l’ardent alto de Lucile Richardot dans un album qui a fait date, Perpetual Night (Nuit perpétuelle), paru en avril 2018 chez Harmonia Mundi. Le metteur en scène Samuel Achache en a tiré Songs, un spectacle baroque au plein sens du terme….
Il faut pouvoir entrer dans l’eau noire de cette musique, mer de larmes répandue de la fin du règne d’Elisabeth I au premier Purcell, de Johnson à Peerson, en passant par Locke, Banister, Ramsey, Blow. Supporter l’enveloppante et terrible douceur d’une déploration sans merci.